Auteur : Eric Gallais Le 1er Février 2015
Les ancres
Voilà un accessoire très paradoxal : il pèse de l’ordre de quelques centaines de kilo et il permet de tenir au vent et au courant des bateaux 1000 fois plus lourds et même parfois plus encore.
Il mérite donc le respect et un peu d’attention.
Une des plus anciennes est l’ancre à jas : en position “à poste” le jas coulisse et vient se ranger le long de la verge.
C’est un modèle peu courant sur les péniches mais on peut en rencontrer quelques unes néanmoins.
Plus courant est le modèle à bascule dit Byers :
On peut également trouver des grappins de bonne dimension et des ancres aux formes originales comme le montrent ces photos prises à Berlin :
Le talon présent sur l’ancre de la photo de droite à pour fonction de positionner les pattes basculantes dans une position qui favorise leur pénétration dans le sol au début du processus.
Dans les ancres plus contemporaines, on voit apparaître des ancres type “soc de charrue” (CQR), d’une très grande efficacité. Les ancres à bascule ont donné naissance à des ancres plates dont on trouve une très grande variété de modèles.
Ancre soc de charrue : Les plate-formes en mer en mer en utilisent des exemplaires de plus de 10m d’envergure.
Mise à part l’ancre à jas, toutes ces ancres sont conçues pour entrer dans le sol et s’y enfouir plus ou moins profondément et ce d’autant plus que la traction de la chaîne est forte. Ce qui vaut bien sûr pour des sols meubles : sable, vase,…
Pour des fonds rocheux la prise est plus aléatoire : soit l’ancre dérape parce qu’il n’y a pas d’aspérités, soit elle peut aussi se coincer dans une anfractuosité au risque de ne pas pouvoir la déraper. Les ancres à jas, quant à elles, crochent bien dans les herbiers, là où les autres types d’ancre ont du mal à crocher.
Sans vouloir entrer dans toutes les subtilités liées à l’utilisation des ancres, il faut quand même savoir étaler sa chaine pour éviter de surpatter ou surjaler, mots étranges qui désignent des tours que la chaine peut faire autour des éléments constitutifs des ancres, rendant ainsi le système complètement inopérant.
La différence importante entre les modèles anciens et les modèles plus récents est le passage de la fonte à l’acier, mécano soudé ou moulé. La fonte est un matériau plus cassant et donc plus fragile. Les formes obtenues avec l’acier sont cependant plastiquement beaucoup moins agréables à l’oeil.
La règlementation (annexe I de l’arrêté du 19 janvier 2009 chapitre 8 article 8.01 point 5) demande à ce que les ancres ne soient pas en fonte. Cependant la circulaire du 22 Octobre 2009 précise au point 3.3.5 que en zone 1 et 2 les ancres peuvent être en fonte, mais il doit y en avoir au minimum 2 alors qu’en zones 3 et 4 elles peuvent être en fonte sans autre réserve.
Pour l’obtention du Certificat Communautaire, la ou les ancres doivent avoir une masse minimale. Cette validation fait partie du rapport de “visite à flot” réalisée par l’expert lorsque cette démarche est engagée.