Installer un groupe électrogène à bord
Un projet d’installation d’un groupe électrogène à bord suscite quelques questions auxquelles il faut répondre préalablement au choix d’une solution particulière.
- Quel type de courant mono, triphasé, courant continu basse tension ?
- Quelle puissance ?
- Moteur à régime lent ?
- Refroidissement à eau ?
- Alarmes, protection ?
Dans la continuité de la fiche « électricité batelière (2) » on fait l’hypothèse que l’objectif est de s’équiper avec un groupe électrogène en 220 V monophasé.
Le courant triphasé est plus pratique si l’objectif est de faire tourner des moteurs électriques dont on trouve une plus grande variété de modèles et en particulier de puissance en triphasé. Pour un usage domestique cela complique plutôt les choses : il y a un circuit par phase et il faut les équilibrer approximativement ce qui en rend l’usage plus problématique.
2) La question de la puissance se pose différemment s’il existe un branchement permanent à quai en 220 Volts (et dans ce cas le groupe n’a d’intérêt que pendant les périodes de navigation), ou si le groupe est la seule source de courant alternatif.
Dans le deuxième cas l’évaluation de la puissance se fera en prenant en considération tous les besoins quotidiens, dans le deuxième cas seules les fonctions correspondant aux systèmes que l’on souhaite maintenir opérationnels en navigation seront à décompter. Il faudra dès lors dans un cas comme dans l’autre ajouter toutes les puissances pour obtenir la puissance minimale nécessaire du groupe.
Petit bémol à ce principe : un moteur électrique en monophasé peut absorber au moment du démarrage, jusqu’à 5 fois l’intensité nominale du moteur. Cela signifie que, pendant quelques secondes, un moteur de 1 KW peut se comporter comme un moteur de 5 KW. Les groupes électrogènes ont tous une capacité d’absorption momentanée de surcharge qu’il faudra faire préciser par le fournisseur du groupe.
Il ne faut pas non plus surestimer trop largement la puissance dont on a besoin car un groupe qui tourne à vide ou avec une petite fraction de sa puissance nominale, s’encrasse. A éviter donc.
3) La question du régime du moteur joue sur la longévité attendue. Un régime lent bien entretenu peut atteindre une longévité de plusieurs années de service en continu. Ce critère peut être important s’il n’y a pas d’autre source de courant à disposition.
4) La question du refroidissement à air ou à eau a une incidence sur les nuisances sonores :
Un refroidissement à eau autorise plus facilement la mise en place autour du groupe d’un cocon isolant acoustiquement. Ce qui peut faciliter la cohabitation avec son groupe et parfois avec les voisins également.
5) La question des alarmes et des protections est importante également car on ne reste pas en permanence à côté de son groupe pour le surveiller. Il faut étudier cette question au cas par cas avec les représentants de chaque marque.
Après installation
Il reste une question à traiter, celle du branchement aux circuits existant sachant que dans notre hypothèse, il y a un branchement permanent au réseau urbain. Il faut donc prévoir une possibilité de basculement sur la deuxième source lorsqu’on est en navigation par exemple. Il faut éviter bien sûr l’idée d’une fiche mâle sur prolongateur que l’on viendrait brancher sur le groupe lorsqu’il en est besoin. On peut imaginer des circonstances pour lesquelles les fiches mâles du prolongateur seraient à l’air libre sous tension de 220V. A éviter absolument.
Il faut donc imaginer un système de branchement permanent avec une bascule automatique ou manuelle, permettant de passer d’une source à l’autre.
Si on ne souhaite pas passer par un système de bascule automatique (plus couteux), il faut faire arriver les câbles des 2 sources de 220 Volts dans le tableau électrique principal sur les bornes d’un inverseur bipolaire, lequel sera connecté, en aval sur un voyant de mise sous tension.
On évitera ainsi tout risque de mise en connexion accidentelle des deux sources.