Électricité batelière (2)

 

Auteur : Eric Gallais                                               15 Janvier 2015

 

On va faire simple : monophasé 220 Volts, 50 Hz, (même s’il existe des installations en triphasé 380 sur certains bateaux), alimentation par le quai.

On suppose que l’installation se situe sur un bateau type Freycinet donc des lignes d’au maximum 30 à 40 m de long. Au-delà il faudrait prendre en compte d’éventuelles chutes de tension sur les lignes longues ce qui induirait des sections de câbles plus importantes.

Remarques :

  • on est au-delà du seuil de dangerosité pour les personnes, donc impérativement un ou des disjoncteurs (ou interrupteurs) différentiels 30mA.
  • Les tableaux électriques 220 Volts doivent être différents des tableaux très basse tension (12 ou 24 V continu) : pas de mélange des genres.
  • Petite précaution qui peut s’avérer utile le jour où de l’eau est entrée dans le bateau, pour que les pompes automatiques entrent en fonctionnement sans que l’alimentation électrique ne disjoncte : les prises de courant, les boitiers de dérivation et les appareils électriques en hauteur. 1m évite aussi d’avoir à se baisser chaque fois qu’on veut brancher son chargeur de tél.
  • Le branchement à quai d’un bateau de plaisance doit être réalisé avec du matériel « portuaire » c’est-à-dire protégé contre les projections d’eau et conçu pour cet usage spécifique.

La norme NF C 15-100, utilisée pour les installation électriques domestiques, impose que, au minimum, la section des fils d’alimentation, soit de 1,5 mm2  .  On se trouve dans le cas d’une installation typique, comme pour un appartement ou un pavillon, des éléments de réseau en 1,5 mm2 pour l’éclairage par exemple, d’autres en 2,5 mm2 pour l’alimentation des prises 10/15 A . Ces prises permettront l’alimentation électrique d’appareils de puissance maximale d’environ 3KW. On ne pourra pas mettre plusieurs appareils de cette puissance sur un seul réseau d’alimentation.

Pour des puissances supérieures on passera au 6 mm2.

Comme le simple bon sens permet de l’imaginer, il faut limiter l’intensité qui passe par un circuit d’alimentation donné sinon on risque de le voir cramer avec risque potentiel d’incendie ou rupture du circuit dans des zones inaccessibles, derrière le vaigrage par exemple. Ces protections doivent être placées  bien entendu en amont des zones à protéger et chaque section  de fil a un calibre de protection spécifique. C’est une des fonctions du tableau électrique en tête de l’installation.

Il peut en avoir d’autres. Par exemple, sur un bateau, les règles liées au Certificat Communautaire imposent la présence d’un voyant de mise sous tension du réseau (ainsi qu’un plancher isolant au droit de cette armoire).

Les protections les plus modernes sont des disjoncteurs 10A, 16A, 20A, 32A, …adaptés aux sections  des fils qu’ils protègent. Certains dispositifs anciens sont à rénover, d’autres carrément interdits comme les tabatières en céramique pour lesquelles on câblait le fusible avec du fil de plomb de diamètre ad-hoc. Sur les bateaux anciens on peut trouver encore des éléments cette nature qu’il faudra remplacer en vue de l’obtention du Certificat Communautaire.

Un code de couleurs des câbles doit être respecté absolument : Vert-jaune pour la terre, bleu pour le neutre, rouge ou marron ou noir pour la phase.

Toutes les terres devront être amenées à la barrette de terre du tableau qui doit être reliée à la coque métallique avec une signalétique de terre bien identifiable.

Les mises à la terre sur des canalisations d’eau et à fortiori de gaz ne sont pas autorisées.

Ces quelques indications ne suffisent pas à définir les caractéristiques complètes d’une installation en 220 Volts, conforme, sur un bateau. Seul un électricien compétent peut apporter des réponses qui prennent en considération les besoins des utilisateurs. Ainsi, on peut imaginer une protection contre la foudre,  une départementalisation pour faciliter la maintenance, des circuits délestés pour limiter la puissance au compteur et bien d’autres subtilités encore rendues possibles par les évolutions des technologies.

Par ailleurs sur un bateau il est possible et parfois même souhaitable de pouvoir solliciter d’autres sources de 220 V : groupe électrogène, onduleur. Ces cas seront envisagés dans d’autres fiches descriptives.

 

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