Le treuil

 

Auteur : Eric Gallais                                                  Le 10 Février 2015

 

Le treuil

Le treuil est un système  dont la présence est obligatoire pour les ancres de plus de 50 kg (article 8.01 point 7 de l’annexe N° I à l’arrêté du 19 janvier 2009).

Même pour une ancre plus petite on voit mal comment remonter une ancre de  ce poids sans l’aide d’un système mécanique quel qu’il soit.

C’est une partie fragile du système de mouillage dans le sens où, n’étant pas souvent sollicité en rivière, le treuil peut se gripper et être inopérant juste au moment où on en a besoin.

Il faut être conscient cependant que cet accessoire est d’une utilité fondamentale, plus que tout autre élément de  gréement. En effet le mouillage est rarement sollicité mais lorsqu’il l’est c’est souvent dans des conditions critiques comme par exemple : moteur bloqué par une buche dans l’hélice alors que le bateau est en amont et à proximité d’un barrage, en période de crue….
Ce sont des circonstances exceptionnelles mais pouvant conduire à des situations dramatiques et notre expérience de la vie sur l’eau nous conduit à penser que, tout compte fait, ces situations ne sont pas aussi rares que ce que l’on pourrait penser !

C’est donc un frein de secours d’urgence et il ne serait pas raisonnable de naviguer sans se préoccuper au préalable de son bon état de fonctionnement.

Le treuil : 

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Pour cette photo, le capot du treuil a été enlevé. Cette protection est indispensable pour éviter que les arbres ne rouillent. Il s’agit là d’un treuil à double chaine d’ancre, 2 guindeaux à amarres à gauche et une poupée à câble à droite (non visible sur cette photo). Les 2 grands volants servent à la manipulation du treuil par 2 personnes simultanément. Les deux petits volants servent à serrer-desserrer les freins, les roues dentées coulissent sur les arbres et permettent de choisir la vitesse de remontée de la chaine. A l’avant du treuil, des chaumards à rouleaux, permettant de guider câbles et amarres pour une bonne position par rapport au treuil.

 Le barbotin :

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De gauche à droite on distingue : la roue dentée d’entrainement à laquelle est accolée une roue à dent anti-retour (le cliquet est de l’autre coté du treuil), le barbotin et sa chaine, le tambour de frein solidaire du barbotin et un gros écrou à ailettes qui par compression, sert à solidariser le barbotin à la roue dentée ou à les désolidariser.

En position « paré à mouiller » (c’est le cas sur la photo) l’écrou est desserré, le barbotin n’est tenu que par le frein. Pour mouiller il suffit de desserrer le frein et le barbotin tourne librement en filant de la longueur de chaine. Dès que la bonne longueur est atteinte il suffit de serrer le frein (petit volant sur la photo supérieure) et le bateau fait tête au vent ou au courant.

Pour déraper (c’est à dire remonter la chaîne et l’ancre), il faudra embrayer, c’est à dire verrouiller le barbotin sur la roue dentée à l’aide l’écrou, puis desserrer le frein et après avoir sélectionné la bonne vitesse par le choix des engrenages et actionner les grands volants en fonte.

Les dysfonctionnements :

Plusieurs situations peuvent créer un dysfonctionnement du treuil :

  • La rouille soude l’embrayage entre le barbotin et la roue dentée. Il n’y a guère qu’un chauffage énergique des pièces au flambard  pour espérer en venir à bout. Quitte, si cela ne suffit pas à déposer le treuil à terre et faire un grand feu de la Saint Jean autour. Nous ne connaissons pas d’exemple où il ait fallu aller jusque là.
  • Les roues dentées sont grippées sur les arbres et ne coulissent plus. Un dégrippage au fuel est généralement suffisant pour rétablir le bon coulissement des roues dentées.
  •  Les paliers des arbres sont graissés par des petits orifices, qui souvent au fil des couches de peintures, ont été recouverts. Il faut donc les déboucher et huiler les paliers ce qui diminuera fortement les efforts nécessaires pour déraper